Karaté

Jisei Karaté-Dô : littéralement, la voie (Dô) de la formation de soi (Jisei) par le Karaté.

Concrètement

Le Jisei KaratéDô est un art de percussion, une boxe/un kempo pieds-poings. La pratique de clés et projections est un registre parallèle qui n’est pas abordé en tant que tel et ne constitue pas en Jisei KaratéDô une fin en soi. Contrairement à d’autres styles ou au Jisei Goshindô où cet aspect est approfondi. Cependant, si d’aventure dans la confrontation à distance proche, une projection, une saisie ou une clé peut être exécutée, celle-ci fera bien entendu partie du registre technique exprimé par le pratiquant. Mais, l’utilisation de ces techniques ne constitue pas une priorité dans l’enseignement.
Le Jisei KaratéDô fera donc part belle à l’utilisation des mains, coudes, genoux et pieds dans l’espace de la confrontation. Son originalité par rapport à d’autres styles de Karaté ou de boxes pieds-poings vient de l’utilisation d’une méthode de travail interne pour l’éducation physique, le renforcement et la vitalité du corps ainsi que le développement de la mobilité.
Dans le Jisei KaratéDô, l’apport de la pratique interne se situe dans l’appropriation et le développement de la sensibilité des leviers courts du corps (par répulsions de leurs extrémités) situés en marge de l’axe vertébral. La sollicitation de ces leviers courts génère ensuite avec douceur un mouvement puissant qui entraine les leviers plus longs (épaules, hanches, bras, jambes …) du corps et exprime une force puissante indépendante de la taille ou du poids du pratiquant et de l’opposant. Cette force potentielle est exprimable par tout un chacun quelque soit son gabarit ou son âge, est source de bien-être et est durable dans le temps. Cette façon de se mouvoir est économe en énergie. On peut donc parler d’une écologie ou d’intelligence du mouvement. L’expression d’une technique visible est réalisée au moyen d’une intention interne. On transforme une sensation implicite en un résultat explicite.
L’objectif principal du Jisei KaratéDô est de préserver le pratiquant au maximum des blessures liées à l’entrainement même plus que régulier tout en pérénisant dans le temps l’investissement consenti dans la pratique.

A la fois les acquis sont réellement acquis et enregistrés profondément dans le corps du pratiquant et ne se perdent pas même si abandon ou arrêt de longue durée. Contrairement à une pratique plus externe ou athlétique où l’arrêt est néfaste (perte de souplesse, de force, de vitesse, …) pour les performances du pratiquant.

Enfin, la pratique du Jisei KaratéDô peut être envisagée sur une très longue durée. Au delà des 70 ans.
Pour résumer: Se bâtir un corps martial sain et un esprit sain durables est l’objectif du Jisei Karaté-Dô !

Approfondissons un peu …

Pourquoi le Karaté-Dô

Le Karaté-dô est la voie de la main vide. C’est à dire une pratique de défense à main nue sans armes. L’homme est lui-même l’arme qui lui permet de se défendre. Une autre traduction ou interprétation est aussi la voie de l’esprit vide. C’est à dire, l’oubli de l’ego, le sang-froid, la maitrise de soi (self-contrôle), la vision et la gestion holistique de l’environnement durant la confrontation avec l’autre quelle que soit sa forme de Ki (énergie ou physique) ou de Yi (intention).

L’homme se recentre donc sur ses capacités et ses aptitudes à se défendre sans armes avec un esprit détaché d’émotions dans un contrôle sain des actes qu’il porte durant la confrontation.

Pourquoi le Jiseidô

Le Jisei Dô est la voie de la formation de soi. Le Jiseidô est une pratique centrée sur sur l’individu. L’individu repose sur trois composantes fondamentales: son corps, son intellect (raison et conscience) et ses émotions.
Ainsi le Jiseidô tente de manière holistique d’apporter à l’étudiant une méthode originale permettant de gérer ces 3 composantes complexes qui constituent l’individu. L’étudiant est maître de son devenir en apprenant à connaître comprendre son corps, ses émotions et son intellect. Le sensei (litt: « celui qui était là avant moi, qui est garant du savoir et de l’expérience d’une technique/d’une méthode ou d’un savoir-faire/savoir-être ») guide l’étudiant dans sa démarche en l’aidant à appréhender ses limites propres et momentanées et en lui proposant un parcours d’apprentissage personnalisé lui permettant de révéler son potentiel propre et inexprimé.

La pratique interne

Le Jiseidô fait donc part belle à la pratique interne. L’objectif du travail dit « interne » est la recherche de l’équilibre personnel et du calme intérieur à partir d’exercices de méditation et d’exercices de développement de l’énergie dite vitale. Ces exercices vont permettre de vivre longtemps en bonne santé. Comme pour les arts martiaux de configuration « dure », la pratique des formes internes a pour but de protéger mais en premier lieu la préservation de la santé. Les formes internes ne sont pas focalisées sur la performance sportive, bien au contraire elles mettent l’accent sur le développement personnel, le bien-être et la santé. Il peut être utilisé à but thérapeutique et il est outil par excellence permettant de répondre aux trois soucis majeurs des arts martiaux : accomplissement personnel, recherche de paix intérieure et d’harmonie. Les anciens disent : « pratique les formes internes et tu resteras alerte, bien portant tu jouiras de la vie jusqu’à son terme ». Concrètement, la pratique des formes internes a pour objectif premier le contrôle et le développement corporel et mental, par le biais d’exercices physiques et respiratoires. Plus précisément, il s’agit de maîtriser l’énergie dite « interne » grâce à des mouvements en douceur et à une respiration détendue et pleine. État d’esprit et attitude recherchés par les pratiquants se concentrant sur leur énergie dite « vitale » et consistant à maîtriser et à développer le flot d’ « énergie interne ». Cette énergie pourrait, le cas échéant, rendre efficace l’action en la projetant vers l’ « extérieur ». Il permet de soulager de nombreuses douleurs corporelles et d’obtenir un bien-être général. Le but recherché est le contrôle corporel par le biais d’exercices souples, de mouvements arrondis et d’attitudes naturelles et hautes, pour ce qui du travail en station debout. Les exercices sont axés sur la respiration calme, naturelle, équilibrée qui amène le repos de l’esprit, le contrôle de l’énergie interne et du « souffle vital ». Côté bienfaits, il repose le système nerveux, prévient les maladies du système digestif, fortifie le système cardio-respiratoire, évite le développement de maladies du système vasculaire (athérosclérose), etc. La pratique des formes internes met fortement l’accent sur les aspects mentaux de l’entraînement (source: WikiPédia).
Le registre des pratiques internes enseigné au sein de l’école sont le KiKô (qi gong, chi gong ou chi kung), le Tai Chi Chuan et le Yoga.

  • KiKo: gymnastique traditionnelle chinoise, fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale, et associant mouvements lents, exercices respiratoires et concentration
  • Tai Chi Chuan: Le Taijiquan, boxe du Taiji, invite à vivre le mouvement à partir des distinctions yin/yang, comme vide/plein – avant/arrière – gauche/droite – haut/bas – avant/après – apparent/caché – ferme/fondant – centre/périphérie – stabilité/mobilité,… l’ensemble et les parties. Dès que l’on entre en mouvement, c’est avec tout le corps et à partir du centre, de l’axe et des pôles; on suit le déroulement de l’action au fur et à mesure de son développement, toujours branché sur le détail imperceptible qui amorce son déclenchement, toujours présent et en avance sur son actualisation et sur sa transformation. Par la culture du vide, on évite l’agitation et l’activisme, on se rend disponible à l’évènement et on savoure le moment (source).
  • Yoga: Le hatha-yoga (= « l’union entre le Soleil et la Lune », c’est-à-dire de tous les aspects duaux de l’être) peut être proposé en quelque sorte comme un système d’éducation physico-mental qui vise à s’approprier tous les leviers de l’être existant en vue de l’amener à réaliser la nature de son Etre profond, source de bien-être (source).

Fondations/influences

Le Jisei Karaté Dô tire sa méthode et son registre de techniques de la recherche de Me Kenji Tokitsu (9° DAN). Ainsi la méthode et le contenu appelé Tokitsu Ryu se décompose en quatre composantes clés:

  • Jisei Budo: le Jisei-budo (taichi de combat) est une forme de taichi qui permet d’obtenir une efficacité immédiate et durable. Une bonne méthode d’arts martiaux se doit d’assurer à la fois une technique efficace qui soit réellement applicable au combat libre et un principe énergétique qui permette la pratique du combat à tous les âges (source).
  • Jisei Tai Chi: le Jisei-taichi chuan est une redéfinition du taichi de Synthèse prenant en compte le renforcement de la santé et la recherche du bien-être. Les séquences techniques ont été réélaborées pour garantir un accroissement énergétique continu et pour enrichir graduellement le registre gestuel du corps. De ce fait, le Jisei taichi chuan peut être considéré comme le pendant dynamique de la pratique du jisei-kiko. Analysé du point de vue technique, le Jisei-taichi chuan a beaucoup de points en commun avec le taichi de combat (source).
  • Jisei KiKo: le Jisei-Kiko naît de la collaboration entre le docteur YAYAMA Toshihiko et Maître K.Tokitsu. Dans cette méthode convergent des éléments du bouddhisme, du taoisme, du yoga, de différents arts martiaux ainsi que des médecines chinoise et occidentale. Le Jisei-Kiko fait sien le concept de chakra,qui en yoga identifie les principaux centres d’énergie dans le corps humain (source).
  • Jisen ou Danse de l’Energie est l’expression du plaisir de bouger de façon spontanée et harmonieuse. Synthèse du kiko, du Jisei-taichi et du Jisei-budo, elle canalise le flux d’énergie vitale dans des mouvements qui ne peuvent être rattachés à des modèles existants de danses ou exercices physiques. Il s’agit essentiellement d’une danse de la liberté. Elle favorise la mobilité et le renforcement de la colonne vertébrale, elle active les chakras avec pour objectif d’absorber le ki de la terre et du ciel afin de faire jaillir l’énergie de son propre corps. La danse peut être considérée comme une forme de kiko mobile et dynamique, qui regroupe les 3 objectifs du Tokitsu Ryu : la santé, le bien-être et l’efficacité. A cet effet, elle est structurée de façon à évoluer dans le temps et à s’adapter aux progrès de chaque pratiquant.

Cependant, quelques différences notables sont à remarquer dans la pratique du Jisei Karaté-Dô par rapport au Tokitsu Ryu original. Ces différences se remarquent principalement dans la sensibilité karaté plus présente du Jisei Karaté-Dô. En effet, l’accent mis dans la pratique est axé sur un travail approfondi de l’expression explicite des technique au moyen de katas élaborés par Sensei Tokitsu (Keri No Kata Shodan, Keri No Kata Nidan, Jion, Ryu Sui), le recours fréquent à l’exercice à deux (Bunkai) pour les concrétisations de techniques apprises individuellement (Kihon) et l’exercice de combat avec protections. Le Tai Chi est essentiellement utilisé pour développer la mobilité du corps lors des déplacements et le KiKô dans une optique d’éducation physique et de renforcement de l’énergie et de la vitalité du corps.

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